Cette année nous n’avons pas accompagné de nouveaux volontaires car il était difficile de constituer des groupes en minimisant les coûts de séjour. Par ailleurs les billets d’avion restent chers pour ceux qui souhaitaient nous rejoindre. En outre les demandes d’informations reçues avaient été en très nette diminution par rapport aux années précédentes, baisse vraisemblablement liée à la situation économique en France et aux incertitudes de la situation internationale.
La ferme Corsac
Compte tenu de l’absence de volontaires René ne s’est pas rendu sur place et n’a donc pu poursuivre en 2024 le travail de culture de notre terrain à Corsac. La surveillance des arbres plantés et du site a donc été réalisée par Puje et le terrain a servi à pourvoir en foin les besoins de notre voisin éleveur.
Aide à l’installation d’un élevage
En été 2023 nous avions proposé à nos adhérents de s’engager, pour ceux qui le souhaitaient, à financer l’achat de bétail pour aider un jeune couple à s’installer ; Le niveau des engagements reçus n’a pas permis le lancer l’opération immédiatement mais le bureau, après examen de nos ressources, a décidé de le faire en 2024.
Puje s’est donc rendu sur place en début d’année pour proposer un contrat de micro-crédit permettant d’acheter 3 vaches laitières et leurs veaux. 10 Millions de Tugriks ont donc été versés le 23 mars et l’échéancier de remboursement a été acté avec l’éleveur en fonction de ses possibilités, essentiellement en 2025.
Fiona, représentante de notre partenaire Alex Begg, a financé à hauteur de 2000€ le projet ce qui nous a permis de passer un second contrat en juillet pour l’acquisition de 2 vaches supplémentaires, pour le plus grand bonheur de nos éleveurs. Celles-ci ont été payées 8 Millions de Tugriks, prix unitaire supérieur à celui de mars car au printemps certains éleveurs n’ont pas les moyens de continuer à nourrir leur bétail et sont contraints de vendre leurs vaches à moindre coût.
Les kits sanitaires
Nous avons continué à livrer les kits au 1er semestre au collège de Tsetserleg sum mais ne l’avons pas poursuivi comme prévu à la rentrée de septembre car Puje avait appris entre temps qu’une association japonaise les leur fournirai. L’on voit bien là l’intérêt de garder un contact permanent avec les différents acteurs afin de dépenser nos ressources de la façon la plus pertinente possible.
Aide aux personnes nécessiteuses
Les médecins français d’une mission médicale passée avaient identifié une petite fille handicapée d’un bras pour laquelle une opération pourrait permettre une meilleure mobilité.
Après de longues recherches pour retrouver cet enfant, Puje a pris contact avec la maman afin d’avoir son accord pour la faire venir à Oulan Bator ; L’enfant était réticente à la perspective d’une opération loin de chez elle. Suje a financé sa venue à la capitale et accompagné la petite Nomindari Munkhtuvshin pour examen à l’hôpital des enfants.
Après examen le chirurgien a indiqué qu’une opération n’améliorerait que peu ou pas la motricité du bras et qu’il ne recommandait pas l’intervention, au grand soulagement de la petite. Le repas avec sa sœur a permis de clôturer le bref séjour de Munkhtuushin à Oulan Bator de façon agréable et positive.
Fin d’année et perspectives 2025
Aide ponctuelle à un éleveur
L’hiver 2023-24 a été très difficile pour les éleveurs car le dzud ( grand froid après des chutes de neige qui empêche les animaux d’accéder à l’herbe dans la steppe ) a sévi dans la plupart des régions, entrainant une mortalité importante du bétail.
Cet automne un nouveau malheur a frappé notre amie de longue date Sarantuya, éleveuse qui s’était mise avec succès au maraîchage avec notre appui ; Elle s’était lancée, avec son mari Bataa, dans la culture en pleine terre des pommes de terre, oignons, et sous serre des tomates, concombres et melons d’eau. Ils fournissaient les nomades alentour mais aussi la cantine du collège de Khashaat. L’âge avançant, ils avaient dû interrompre la culture mais gardaient leur élevage. Ce mois de septembre les moutons étaient séparés en 2 enclos, brebis et jeunes d’un côté et béliers de l’autre, lorsque la foudre est tombée dans ce dernier.
Au bilan 86 bêtes tuées dont 65 adultes.
Ci-contre le document envoyé par Saraantuya qui est bien sur effondrée après la perte de ses reproducteurs et de bêtes qu’elle comptait vendre avant l’hiver.
Pour un éleveur son cheptel représente son capital unique et sa source de revenus ; C’est une catastrophe qui a peu de chance d’être compensée par l’état ou les assurances.
La perte directe a été estimée par les autorités locales à plus de 20 millions de tugriks soit environ 6000€. Puje et René sont en contact avec Sarantuya et Bataa et se sont engagés à les aider afin de leur permettre de racheter des reproducteurs ; Le montant de l’aide sera évalué après définition des besoins précis des éleveurs et de notre trésorerie.
La ferme Corsac
Plusieurs plaques de béton se sont effondrées cette année sous la pression des chevaux. Nous avons « colmaté » les brèches avec des barrières en bois mais elles n’empêcheront pas les intrusions éventuelles. En 2025 il faudra donc sécuriser le site si nous voulons poursuivre le maraîchage et protéger les jeunes arbres des vaches et chèvres.
Tsetserleg sum
En liaison avec le Directeur de l’école, nous définirons en fin d’année les besoins nouveaux et calibrerons l’aide en fonction de ses priorités.
2 projets qui demandent l’apport de subventions
Ces projets ne se feront que si nous obtenons des subventions européennes et Christelle, qui s’intéresse à la Mongolie et vit dans la Sarthe, nous a proposé de nous aider à monter ces dossiers.
– Formation des enfants d’éleveurs à l’élevage
Cette formation a été montée par l’association mongole des producteurs de fibres mais nécessite un budget important de l’ordre de 100 000€ ( professeurs et encadrement des jeunes ).
– Traitement des déchets dans les sum mongols
Un projet de ce type a été mené avec succès par une association mongole Ecosum et l’idée est de dupliquer cette expérience. Suje pourrait le faire à Tsetserleg sum où nous sommes bien implantés.
Ces deux projets ont déjà été évalués les années précédentes mais rejetés faute de financements.
Puje va reprendre langue avec nos interlocuteurs pour nous assurer de la faisabilité actuelle, reprendre les contenus et réévaluer les besoins d’ici la fin de l’année. Le dépôt d’un dossier auprès d’un financeur nécessite en effet de caractériser précisément les bénéficiaires, les modalités et d’actualiser les coûts.
Nous comptons à nouveau sur vous pour nous permettre d’assurer le financement de nos micro-projets et vous ferons un point sur les projets et nos ressources en début d’année 2025 lors de l’Assemblée Générale Ordinaire.
Merci de votre lecture et de votre soutien,
Amicalement
Jean-Yves Cloitre