Si les jours sont ensoleillés, la Mongolie de début avril reste hivernale et nous permet de conforter nos contacts avant de réaliser nos projets à partir de mai.
Le temps est encore à la préparation, des plants dont le graines seront mises en godets mi-avril mais surtout des chantiers dont le contenu se finalise.
- A Gatshuurt, sur le site pilote près d’Oulan Bator chez Côme et Gerel, nous venons de commencer à désherber afin d’être en mesure de mettre en terre les graines de salades et radis dès la venue de notre couple de volontaires parisien début mai ; Gatshuurt accueillera à l’abri des gelées nos plants de tomates, concombres etc… en attente de transfert sur les différents chantiers de l’Arkhangaï.
- Une visite à Shakholoi, domaine de Didier et de Tsetseg, nous a convaincu du potentiel de cette ferme intégrée dont le terrain maraîcher a déjà été travaillé et qui attend aujourd’hui l’arrivée des poules et des porcelets fin avril. Ici les yacks ont déjà mis bas et le lait du troupeau de 30 bêtes permettra de faire fonctionner la fromagerie cet été. Didier part en France sous peu et ramènera les graines nécessaires aux cultures.
Ci-dessous le site en fond de vallée, les yacks d’un an, le terrain de maraîchage et le serre
Nous nous sommes aussi rendu à l’orphelinat « Lotus » en compagnie de Didier mais la coopération ne va pas être simple du fait de la distance entre celui-ci et la ferme : 10km de pistes très difficiles.
Sur les 76 enfants, 14 viennent d’un petit orphelinat tenu par des soeurs francophones aujourd’hui fermé et l’objectif est de permettre à ces enfants d’entretenir le français en ayant des activités à la ferme avec nos volontaires pyrénéens. L’orphelinat dispose de minibus mais aucune décision n’est prise aujourd’hui de la part de la direction.
- Nature camp est prêt à nous recevoir. Les contacts à Oulan Bator avec sa manager Naraa et une visite sur place nous ont permis de définir les modalités pratiques pour cet été ; construction de la yourte sur le terrain, approvisionnement en eau, utilisation de la serre et la possible installation d’un tunnel complémentaire.
Les volontaires seront logés en yourte dans le camp et nous cherchons actuellement un chat qui sera un allié précieux contre les rongeurs très présents.
Le terrain est partiellement planté d’argousiers que nous entretiendrons et entre lesquels seront installés les légumes. La production diversifiée pourra être vendue auprès des commerçants du village voisins où se fournit la cuisinière du camp. Aux volontaires français qui se relaieront viendra aider fin juin une mongole qui a travaillé dans les serres d’état et se trouve très intéressée par notre démarche.
L’objectif est d’initier les enfants du collège à la culture et une 1ère rencontre est prévue mi-mai pour les initier à la permaculture ; d’autres rendez-vous seront organisés en saison, notamment pour les récoltes.
Un jeune travailleur du camp suivra nos travaux et sera formé à la culture, l’objectif est à terme de nous désengager de ce site en le rendant autonome.
- A khashaat chez Tchemedsuren la neige était encore bien présente fin mars lors de notre visite ; Nous avons convenu d’agrandir le khasha existant pour créer une parcelle de maraîchage de 1600 m2 contigue à la petite école maternelle ; SUJE finance les barrières en bois et Tchemedsuren est en chage de l’approvisionnement, l’installation sera faite en commun.
L’objectif de la production est essentiellement pédagogique, tant du point de vue de la nutrition que de la production en extérieur des légumes, auprès des petits et bien sur aussi de leurs parents éleveurs nomades. Les volontaires travailleront dans le khashat et auprès des jeunes enfants de l’école maternelle d’été.
Nous devions aussi aider Sarantuya, éleveuse, mais l’éloignement de son camp d’été et de sa serre nous amènent à ne lui fournir que des graines et des plants. Cependant nous tenterons de la conseiller autant que faire se peut pendant la saison, notamment lors des transferts de volontaires d’un site à l’autre.
- L’Eco-camp d’Anja, à Karakorum a souhaité bénéficier de notre expérience ; Tuya et son mari Bilge, que nous connaissons depuis plusieurs années, ont acquis une serre sur les conseils de GERES et nous interviendrons en leur fournissant des plants de tomates et autres légumes fruits ainsi qu’une proposition d’implantation de leurs légumes, notamment en profitant de l’ombre des arbres de leur site. Ce sera aussi l’occasion pour 2 volontaires de découvrir la ville mythique de Genggis khan en y travaillant, les autres volontaires auront l’occasion d’évaluer leurs performances en séjournant sur place après leurs chantiers respectifs !
- Tsetserleg sum est dans notre champ d’action depuis le début de SUJE et en 2017 ce sont 3 projets différents qui y seront menés :
En liaison avec l’association Gegeen Tugul nous débuterons un projet d’agroforesterie en plantant 1000 arbres en bordure du village. Ce sont 2 groupes de scouts qui seront à pied d’oeuvre de début juillet à mi-aôut avec comme autre ambition l’animation des jeunes du collège, une préparation de terrain et la culture d’oignons et de carottes pour l’école. Nous profiterons de leur arrivée pour offrir aux enfants de la maternelle des jouets et vêtements recueillis auprès des parents de l’école internationale française d’Oulan Bator dirigée par Ophélie.
Le bien-être des internes du collège nous tient à coeur et après les matelas et couvertures, nous fournirons des lits , le nombre dépendra des fonds disponibles mais Suje a déjà obtenu des donateurs français 750€ sur ce projet et une soirée réalisée en mars par des scouts de Beaufort en vallée nous a permis tripler cette somme, donc le nombre de lits.
Enfin, à la demande du chef de district Erdenbat, nous achèterons à chacune 10 moutons pour 3 familles démunies du village, ceci afin de leur permettre de démarrer un début d’élevage et d’augmenter modestement leurs revenus.
Nous nous rendons ce jeudi 13 avril sur place pour rencontrer le maire, tenir une réunion d’information sur l’agroforesterie et finaliser les modalités des 3 projets.
Nous sommes beaucoup sollicités mais nous essayons de garder la maîtrise de nos projets et ne n’agir que sur des besoins strictement identifiés et évalués et avec des acteurs locaux fiables avec lesquels nous entretenons des relations suivies.
Je tiens à remercier nos volontaires français nombreux cette année, les mongols qui nous font confiance et nos interlocuteurs à Oulan Bator comme DMD, Mongolie Nomade, Evasion Mongolie, FPM (ferme intégrée), EFM (Ecole Française de Mongolie) et nos nouveaux contacts auprès d’AVSF (vétérinaires sans frontières) et GERES (serres éco-stable) avec qui nous ne manquerons pas de collaborer.
Une pensée particulière aussi aux volontaires des années précédentes et aux français et belges qui nous suivent depuis l’Europe.
René BURY