Newsletter Automne 2013

SENTIER D’ACTION EUROPE

Missions STEPPE 2013 – Perspectives 2014-2015

L’association arrageoise SUJE, Sentier d’Action Europe a pour objectif d’aider les nomades mongols à vivre mieux là où ils ont choisi de rester ; Créée il y a 3 ans, cet été 2013 l’association a porté ses actions sur le village de Tseserleg, à une journée de pistes d’Oulan Bator, la capitale de la Mongolie. Tous les acteurs de SUJE sont bénévoles et sa démarche est l’accompagnement de projets locaux à l’initiative des écoles, des municipalités ou des éleveurs. Elle fait appel à des volontaires français et s’appuie sur des donateurs privés. Grâce à son réseau de terrain, son président vit entre la France et la Mongolie, les actions sont ciblées sur des micro projets menés conjointement entre mongols et français. De son côté la fondation mongole éponyme Sain Uilsyn Jim poursuit ses actions à Malchin, province d’ Uvs à l’extrême Nord Ouest, en créant de nouvelles structures : Classe d’anglais, latrines pour les écoles, création d’une serre sur un terrain cultivé d’un hectare.

A Tseserleg, Mongolie centre-ouest, nord de l’aimag d’Arkhangai

En 2013 les actions ont été dirigées vers les éleveurs nomades, la formation de leurs enfants et la confortation de leur mode de vie et de leurs revenus.

Bayaraa, l’éleveur responsable pour 3 années du tracteur acquis en 2013 par SUJE, a effectué dès juin les essais en vue de la coupe du foin pour l’école et pour un groupe de nomades. En attendant la fenaison fin août, son fils teste la charrue et utilise le tracteur pour l’approvisionnement en eau des animaux et l’évacuation de leurs déchets. Les réserve de foin pour l’hiver doivent permettre de mieux faire face à un dzud, gel intense et durable, éventuel et participer ainsi au maintien des nomades dans leurs activités.

Le travail au jardin près de la serre

Les difficultés sont patentes quant à l’implication des acteurs locaux : Le directeur du collège et la professeure d’anglais restent attentistes, le premier n’apporte que peu d’aide dans la production des légumes et la seconde ne sait profiter de la présence des volontaires anglophone pour parfaire son anglais. Le maire de son côté n’intervient que son la pression de la présidente de la fondation.Le résultat est une rupture des approvisonnements en eau et une production plus modeste que prévue du fait du manque de jardiniers dans le champs. La fondation s’active fortement, par sa présidente et ses volontaires, mais son action reste encore en marge de la vie du village et les habitants, notamment les élèves, restent trop fréquemment en dehors de l’action.

 

Les investissements importants réalisés changent concrètement la donne pour le quotidien à Machin. Ce sont la classe d’anglais moderne et  à l’état neuf après 2 ans,

la serre qui est efficiente pour les semis et le champs bien cloturé qui produit une belle quantité de légumes,

les toilettes de la maternelle en travaux début août, aujourd’hui finies et qui vont apporter un réel confort pour les petits.

A court terme aussi les toilettes du collège, les puits à l’école et pour l’irrigation du champs.

Les enseignements

Les réalisations de la fondation permettent de tirer un bilan très positif pour les jeunes de Malchin, tant du point de vue de la santé que de la formation. Les structures mises en place ont aussi valeur d’exemple quant à leur qualité et durabilité. Ces réalisations sont une voie à suivre pour Tseserleg et pour les autres sites qui n’en disposent pas faute de subventions obtenues.

L’utilisation de ces outils n’est cependant pas aujourd’hui optimisée ; Si ces efforts doivent être poursuivis, il semble qu’une action de communication importante soit nécessaire pour obtenir une implication des mongols, aujourd’hui parfois trop passifs. Sur la base de l’expérience de SUJE à Tseserleg, il convient d’engager des actions avec les professeurs et les élèves, avec le maire et ses adjoints, afin que ceux-ci s’impliquent fortement, tout à leur bénéfice.

  • L’idée de donner en fermage à des familles des parcelles va dans ce sens car les familles produiront pour elles, avec l’appui de la fondation ; Les enfants seront mis à contribution et permettront de pérenniser la démarche. Il serait bon qu’un cinquième de leur production soit au bénéfice de l’école ou du collège afin de recréer des liens de solidarité.
  • Les professeurs d’anglais ne le parlent pas et ne sont donc pas en mesure d’enseigner correctement à leurs élèves. Là encore on peut s’inspirer de l’expérience de Tseserleg et proposer à nos volontaires une double activité, l’encadrement de la production agricole mais aussi une participation active à l’enseignement, en animant des cours de discussion en présence des professeurs mongols. Cette démarche permettra de décomplexer les professeurs et de créer un lien plus étroit entre la fondation et les autorités de Malchin, par le biais des enfants et donc des familles.

 

Notre mission à Uvs a nous a permis, sur la base de nos échanges au vu des réalisations, de me conforter dans la démarche d’une co-opération indispensable entre les acteurs locaux et Suje ou la fondation. Elle nous a ouvert les yeux sur la nécessité aussi d’agir de façon concertée mais en toute indépendance et de façon très volontaire pour créer les stuctures nécessaires à l’action.

Une autre obligation au succès est de mettre l’accent sur l’expertise apportée mais aussi la sensibilisation et la formation des mongols à la bonne utilisation des équipements ( eau, toilette, internet ) et au juste emploi des compétences ( volontaires agronomes, anglophones, experts de l’eau ou en construction ), en amont ou en cours des projets.